Tout individu a besoin d’être soutenu dans ses efforts, encouragé pour ses progrès, applaudi à chaque succès. Chacun de ces actes de valorisation contribue à développer l’indispensable capital confiance dont il tire son énergie.
Managers, enseignants, entraîneurs sportifs, parents… nous connaissons tous ce mécanisme humain universel et faisons notre possible pour l’intégrer dans nos pratiques quotidiennes.
Mais sommes-nous toujours pertinents et efficaces dans la manière de valoriser ?
Le plus souvent, nos valorisations prennent, par réflexe, la forme d’un compliment, c’est-à-dire d’un message positif centré sur l’être, sur la personne et ses qualités supposées. « Tu es beau/belle… », lançons-nous facilement à l’enfant qui a fait l’effort de se coiffer avec soin. « Tu es doué, tu es compétent, intelligent, etc… » pourrions-nous affirmer à un collaborateur méritant. Le compliment met en valeur l’individu pour ce qu’il est… au risque de créer auto-satisfaction et arrogance : plus besoin de faire des efforts puisque « je suis doué de telle ou telle qualité », peut en conclure l’individu…
C’est en réalité en mettant en valeur ce qu’il fait (et non ce qu’il est), que nous pouvons vraiment l’aider à acquérir une solide confiance en lui (et non une fragile car creuse image de lui-même).
En effet, la confiance ne repose pas tant sur ce qu’il pense être, que sur ce qu’il se sait capable de faire. Voilà tout le sens de la félicitation : mettre en valeur les actes, et les progrès ou les résultats que ces actes produisent. « Regarde comme ça te va bien quand tu prends le temps de te coiffer », faudrait-il sans doute expliquer à l’enfant ou « Je te félicite d’avoir fait ceci car c’est ce qui t’a permis de réussir cela », pour souligner le bon réflexe d’un collaborateur.
C’est parce qu’il ont été valorisés pour ce qu’il faisaient que les gens confiants en eux paraissent si sereins face à l’enjeu (ils sont juste concentrés pour faire le mieux possible ce qu’ils se savent capables de faire), si calmes dans le succès (qui ne fait que confirmer l’efficacité du plan) et si lucides en cas d’échec : ils n’ont aucun souci à se remettre en cause… au contraire de ces individus nourris aux compliments qui soit cherchent des justifications externes (ils ne peuvent être en cause puisqu’ils « sont doués »), soit s’affaissent totalement (si j’échoue c’est qu’en réalité je ne suis pas aussi doué que ça…).
Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait purement fortuite…
Antoine Carpentier