Nos systèmes de management, très centrés sur le pilotage des résultats et sur la mesure de la performance, tendent à sur-valoriser le rôle des leaders. Pourtant, comme le souligne fort justement l’entraîneur de l’équipe de France de handball, Claude Onesta, le succès d’un groupe doit aussi beaucoup à un autre profil de population : les « gentils ».
Qui sont ces « gentils » ? Qu’apportent-ils à l’équipe ? Comment mieux valoriser leur rôle ?
Les gentils, ou créateurs de liens, comme les appelle aussi Claude Onesta, « …sont des gens capables d’aller d’un leader à l’autre selon les circonstances, sans chercher à rivaliser, mais en montrant bien qu’ils ne sont pas aliénés à qui que ce soit. Ces gens-là sont fondamentaux dans la construction du projet car ce sont eux qui vont générer du vivre ensemble en se baladant d’un sous-groupe à l’autre, en montrant qu’il est possible à chacun de se rapprocher, de partager des choses. C’est le mec qui va préparer le café pour créer un moment de partage, le mec qui va susciter une rigolade. Cette population, hélas, est rarement mise en avant, alors qu’à mes yeux, elle est au cœur de la vie sociale du groupe. C’est le gentil qui en permanence va tempérer les affrontements. Par moment il va même prendre sur lui et faire rire de lui-même pour faire retomber les tensions… »
